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Notes d'Itinérances
28 mai 2014

Cuba, oriente (24/34). Camagüey.

Pilastres tronqués et tinajones - Des vaches trop snobes pour manger du foin ?

 

 

Camagüey est l’un des sept premiers villages fondés par les Espagnols à Cuba sur la côte Nord de l’île. Son nom proviendrait de celui d’un cacique indien « Camaguebax ».

 

Suite à des attaques répétées de pirates, la ville fut déplacée par étapes pour se fixer sur son site actuel en 1528. C’est aussi pour se défendre des pirates que la ville s’est développée sur la base d’un tracé urbain irrégulier, avec des rues et ruelles sinueuses, des ilots d’habitations inégaux, des places et des placettes asymétriques, contrairement à la plupart des villes cubaines qui présentent un plan en damier.

 

L’architecture de Camagüey est marquée par l’utilisation, dans la décoration des façades, de pilastres tronqués. Encadrant les entrées de maisons, en léger relief, ils apparaissent en milieu de la hauteur de la façade, prenant appui sur une console. L’autre élément architectural caractéristique est l’utilisation de grandes jarres d’argile pour recueillir l’eau de pluie ou pour conserver l’eau potable, les « Tinajones », à base de l'argile rouge de la Sierra de Cubitas. Les premières jarres auraient été réalisées dès le début des années 1600 par des artisans andalous. Les plus anciennes conservées datent des années 1760 et la production de ces poteries a atteint son maximum au milieu du XIXe siècle.

 

Une des plus belles places de la ville est la Plaza San Juan de Dios. C’est une place irrégulière, toute en longueur, entourée de bâtiments bas, de couleurs vives, bleu, vert, jaune, saumon, le tout dominé par la tour clocher jaune au dôme rouge de l’église de l’ancien hôpital de Camagüey. Dans le chœur de l’église, une étrange représentation de la Trinité : trois jeunes hommes identiques côte à côte. Celui du milieu, Dieu le Père, marchant sur une boule, la terre, lève la main droite en ouvrant trois doigts ; à sa droite, le fils, aux pieds et aux mains marqués par les plaies de la crucifixion ; à sa gauche, le Saint Esprit, tenant une colombe.

 

Autre placette tranquille, la Plaza del Carmen. Triangulaire, ouverte sur l’église del Carmen colorée en rose bonbon, elle est entourée également de maisons basses, aux couleurs vives.

 

Durant les XVIIe et XVIIIe siècle, la ville a fondé sa prospérité sur l'élevage bovin. Elle reste au centre d’une zone importante d’élevage laitier. Les grandes unités d’État spécialisées, très mécanisées avec un cheptel très performant de vaches de race Holstein, très sélectionnées et très productives, ont été très touchées par l’arrêt des importations de concentrés alimentaires pour le bétail. Il a fallu chercher à faire pousser de l’herbe, créer des pâturages tournants, faire du fourrage pour la saison sèche, trouver des nourritures de substitution comme la canne à sucre. Les vaches Holstein, ne sachant plus se nourrir seules en mangeant tout bêtement de l’herbe ou du foin, il a également fallu créer de nouvelles races en opérant des croisements avec des zébus plus rustiques. A partir d’un élevage intensif, fondé sur un modèle importé de l’étranger, il a fallu imaginer un élevage adapté aux conditions locales, moins intensif peut-être mais pas nécessairement moins productif en termes de valeur ajoutée.

 

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