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Notes d'Itinérances
21 janvier 2015

Entre Toscane du Sud et Ombrie (13/22). Madonna del Calcinaio à Cortone.

Madonna del Calcinaio, une église de la première Renaissance - Un pays de miracles...

 

 

« Nombre infini de petites collines, dont la Toscane se compose : couverts d’oliviers, de vignes et de petites plates-bandes de blé, elles sont cultivées comme un jardin » [1].

 

Comme San Biagio à Montepulciano, l’église de la Madonnna del Calcinaio à Cortone est isolée dans un vallon.

 

En cet endroit, le dimanche de Pâques de 1484, une image de la Vierge et l'Enfant, peinte sur le mur d'un réservoir de chaux utilisé pour le tannage des cuirs, aurait commencé à faire des miracles. Suite aux dévotions qui se développèrent, il fut décidé d’y construire une église dont la construction commença en 1485.

 

Elle présente un plan en croix grecque avec une nef plus allongée. La façade et les murs latéraux sont très sobres. Ils sont divisés en trois niveaux d’égale hauteur par des moulures qui courent tout autour de l’édifice. Si la première moulure est simple, la seconde est double, la dernière enfin, sous la toiture, est quadruple, accentuant ainsi l’effet de perspective. Chaque coin de l’édifice est souligné de pilastres lisses. La façade, très haute, possède une porte centrale surmontée d’un arc en plein cintre dans la partie basse. Un imposant oculus décore la partie médiane de la façade.

 

Les murs latéraux sont percés de très rares fenêtres surmontées de frontons triangulaires. Sur la croisée du transept s’élève un haut tambour octogonal qui soutient une coupole à huit pans, surmontée elle-même d’un lanterneau. Les plans du tambour et de la coupole rappellent très fortement ceux de Santa Maria del Fiore, à Florence, de Brunelleschi (1420 / 1436), même si l’on peut souligner quelques différences : le tambour est ici plus haut, non pas percé d’oculi mais de fenêtres aux frontons triangulaires, et la coupole n’est pas surhaussée.

 

L’architecture de la Madonnna del Calcinaio symbolise parfaitement la Renaissance, avant que Bramante (1499), Raphaël (1515), Sangallo le jeune (1536), Michel-Ange (1547), Giacomo della Porta (1585) et Maderno (1602) furent chargés d’imaginer les plans successifs de la basilique Saint-Pierre dont la première pierre était posée en 1506. Mais aussi avant la réalisation d’une autre œuvre majeure, San Biaggio de Montepulciano construite de 1518 à 1534

 

Cortone est, encore une fois, une citadelle construite sur des fortifications étrusque. C’est aussi la ville de Luca Signorelli (1450 / 1523) qui a décoré le cloître de l’abbaye de Monte Oliveto Maggiore, la chapelle de la Madone de San Brizo à Orvieto, et qui a aussi participé à la décoration de la chapelle Sixtine comme des stances du Vatican.

 

Cortone est dominée par l’église de Santa Margherita, une atroce construction du XIXe (1858 / 1897) et que l’on atteint par une pente raide mais ombragée. De l’église originelle (XIVe), il ne subsiste que la rosace incorporée dans la façade. Cette horreur, en style composite du type du Sacré-Cœur à Paris, accueille le corps de Sainte-Marguerite-de-Cortone qui vécut au XIIIe siècle.

 

Dans les collines toscanes, chaque ville, même petite, a son saint local ou ses miracles. Si Cortone conserve le corps de Sainte-Marguerite, c’est aussi le cas à Montepulciano avec le corps momifié de Sainte-Agnès, une sœur dominicaine qui vécut au XIVe siècle. A Pérouse, on y garde pieusement un anneau en agate qui serait rien moins que l’anneau nuptial de la Vierge. A Orvieto, le reliquaire de la chapelle du corporal, contient ce linge éclaboussé de sang, mémoire du miracle qui s’est produit à Bolsena, en 1263, lors d’une messe célébrée par un prêtre originaire de Bohême, lequel mettait en doute la présence réelle de Jésus dans l’Eucharistie.

 

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