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Notes d'Itinérances
15 janvier 2019

Iran - Histoire et architecture (7/19). Les Omeyyades (661 / 750) et les Abbassides (750 / 1258) - La mosquée arabe.

Un lieu de culte permanent pour les Musulmans

 

 

A la mort du Prophète, les quatre califes qui lui succèdent à la tête de la communauté musulmane commencent à conquérir le monde pour participer à la diffusion de l’Islam. C'est vers 637 (15e année de l'hégire) que l'armée sassanide fut battue par l’armée arabe à Al Qadisiya (Irak). Cette défaite perse fut suivie de nombreux revers qui se terminèrent en 642 avec la bataille de Nihâvend qui scella la conquête définitive de la Perse par les Arabes.

 

La dynastie des Omeyyades qui s’installe au pouvoir dans le nouveau monde musulman est issue de la famille du troisième calife de l’Islam, Uthman. Mu’aviya, descendant d’Uthman et gouverneur de Syrie, s’empare du pouvoir après avoir assassiné le quatrième calife, Ali premier Imam des Chiites. Il fait de Damas sa capitale. 

 

Compte-tenu de leur rapide expansion, les Arabes s’appuient sur les élites locales anciennes pour assurer le fonctionnement du califat. Une insurrection se développe à partir de la province du Khorāsān (Est de l’Iran actuel), menée par un Persan, Abu Muslim, au nom d’une lignée descendant d’un oncle du prophète, Al-Abbàs. Les armées abbassides, qui fédéralisent de nombreux mouvements de révolte, traversent l’Iran et écrasent l’armée omeyyade en 750 dans le nord de l’Irak. Le nouveau calife installe sa capitale à Bagdad. 

 

Jusqu’alors les Arabes effectuaient l'office de la prière, collectivement, en plein air, sur des places, ou en réutilisant les édifices cultuels des religions des zones occupées. C'est sous les Omeyyades que commencent à s’ériger des lieux spécifiques de culte et que se met en place le type de la mosquée dite de plan arabe dont l'archétype est la grande mosquée de Damas, réalisée sous le règne d'Al-Walīd Ier, entre 705 et 715. Le plan en serait inspiré de la maison du prophète : une cour fermée dont une partie est couverte d’un toit plat soutenu par des rangées de colonnes. La mosquée comprend donc une partie ouverte entourée d’un mur, la cour, et une partie couverte par une série de travées, plus large que profonde, une salle hypostyle à toit plat. Sur le mur du fond, opposé à la porte d’entrée, une niche, ou mihrab, indique la direction de la Mecque (Quibla) vers laquelle les Musulmans se tournent pour prier.

 

Au fur et à mesure de leur pénétration en Iran et de la conversion des habitants à la nouvelle religion, les Arabes utilisent les édifices existants pour les pratiques religieuses collectives : pavillons à coupole (tchahar-taqs)des temples zoroastriens, édifices sassanides à iwans et pavillons à coupole, voire de vastes maisons à cour centrale ornée de deux ou quatre iwans [1]. Le plan type de la maison de l’Iran oriental, dans le Khorāsān, est composée d’une ensemble de pièces situées autour d’une cour centrale et comportant au milieu de chacun des quatre côtés de la cour un iwan.  L’iwan est une pièce, plus large, plus profonde et plus haute que les autres, mais qui est entièrement ouverte sur le côté cour. Les iwans sont ici des pièces de séjour, utilisées en fonction des heures de la journée ou des mois de l’année pour bénéficier ou se protéger du soleil.

 

Les mosquées qui sont construites dans cette période de transition des premiers siècles de l’hégire le sont sur un plan arabe, en incorporant des traditions locales avec une cour, une salle hypostyle à plafond plat, un minaret construit à l’extérieur ou sur le côté de l’édifice. La brique de terre crue peut-être encore utilisée dans les constructions, mais elle est petit à petit remplacée par la brique cuite. A Dâmghân (province de Semnan), la mosquée Târikhâneh était à l’origine un temple zoroastrien qui a été modifié entre les VIIIe et IXe siècle selon un plan arabe avec l’érection, en briques cuites, d’une salle hypostyle et d’une cour entourée d’arcades voutées soutenues par de massifs piliers circulaires. A Fahraj (province de Yazd), la mosquée construite entre les VIIe et IXe siècle, de plan arabe, comporte une salle hypostyle et un portique tout autour de la cour centrale [2]. 

 


[1] Maxime Siroux. « L'évolution des antiques mosquées rurales de la région d'Ispahan ». Arts Asiatiques. N°26. 1973.

[2] Babak Ershadi. « La mosquée « la plus ancienne » de l’Iran à Fahraj ». La Revue de Téhéran. N° 137, avril 2017.

 

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