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Notes d'Itinérances
13 novembre 2021

La traversée de Rome par le Corso (17/26). Le palais Sciarra-Colonna et San Marcello al Corso - Rione Trevi.

Un portail monolithique - La plus ancienne église de Rome

 

 

Au n°239 de la via del Corso le palais Sciarra-Colonna, qui réunit des bâtiments antérieurs, est une œuvre de Flaminio Ponzio, à la fin du XVIe siècle. La façade, très sobre, est à deux étages, avec des pierres de taille aux angles et sur la grande corniche. Au rez-de-chaussée, entre les fenêtres et les balustrades architecturées, s'ouvre un puissant portail flanqué de deux colonnes doriques qui soutiennent un balcon ; sur le stylobate il y a une colonne sculptée, symbole héraldique de la famille Colonna comme il se doit. 

 

Le portail est constitué d'un seul monolithe de marbre, gigantesque, œuvre d'Orazio Torriani (sur un projet d'Antonio Labacco, un élève d'Antonio da Sangallo le Jeune). Ce portail était considéré aux XVIIe et XVIIIe siècles comme l'une des quatre merveilles de Rome avec le cembalo di Borghese (le Palazzo Borghese en forme de clavecin), il dado dei Farnese (le Palazzo Farnese en forme de dé), la scala di Caetani (l’escalier du Palazzo Ruspoli). 

 

Le Palazzo Sciarra-Colonna est situé à l’endroit où se trouvait autrefois l'Arc de Claudius, construit entre 51 et 52 après JC pour commémorer la conquête romaine de l’Angleterre, en 43 après JC sous le commandement de l’Empereur Claudius. Le palais Sciarra-Colonna abrite la Fondazione Roma qui mène des projets dans les secteurs de la santé, la recherche scientifique, l’aide aux défavorisés, l’éducation, l’art et la culture, en synergie avec les institutions publiques et les organisations privées locales, nationales et internationales.

 

Avant le palais, par la via Marco Mingheti, on atteint la galerie Sciarra, une cour arrière du palais pour en relier différents éléments. La galerie, ouverte au public, a été peinte entre 1885 et 1888 par Giuseppe Cellini dans le style Liberty sur le thème de la femme, vue comme l'épouse, la mère et l'ange de la maison, et incarnant les vertus féminines, fidélité, humilité et justice… ! Si le bâtiment a été démoli en 1970, puis reconstruit, les décors peints ont heureusement été conservés (photo).

 

L'église de San Marcello al Corso  est située sur une petite place qui s'ouvre, à gauche, sur le Corso. C’est l’emplacement d’une des plus anciennes églises de Rome, en effet il y est déjà fait référence le 29 décembre 418 quand le préfet de Rome informe l'empereur Honorius de l'élection, la veille, du pape Boniface Ier (418 / 422) dans l'église de Marcellus[1]. L'église a été reconstruite plusieurs fois, partiellement au XIIe siècle, puis entièrement au XVIe suite à un incendie qui détruisit l’édifice. L’architecte et sculpteur Jacopo Sansovino (1486 / 1570) a alors proposé de réorienter l’église pour que sa façade donne sur la via Lata (Corso). La façade, baroque, de la seconde moitié du XVIIe siècle est de Carlo Fontana (1638 / 1714). Entièrement en travertin, elle est concave à deux niveaux. Le niveau bas est séparé verticalement en trois parties par des pilastres en faible relief ; la partie centrale est en forte avancée avec une paire de colonnes surmontées de chapiteaux corinthiens, de chaque côté de la porte. Ces deux paires de colonnes soutiennent un fronton à arc non fermé, qui pénètre dans l’étage supérieur, et présente au milieu un petit édicule vide (pour contenir un bas-relief, une madonelle, un buste ?). Les parties latérales comportent des niches avec les statues des saints Marcello (à gauche) et Filippo Benizzi (à droite, avec une tiare à ses pieds, signe de la renonciation au trône de saint Pierre), œuvre de 1686 de Francesco Cavallini. Le second niveau comporte deux colonnes et quatre pilastres encadrant une fenêtre rectangulaire, en partie masquée par l’édicule, et supportant un fronton triangulaire. 

 

L'intérieur est à nef unique, comportant cinq travées, présentant chacune une chapelle de chaque côté, avec des arcs ronds. Le plafond en bois, à caissons, construit dans les années 1592-94 sur une conception de Carlo Lambardi, représente les symboles illustrant les titres de Notre-Dame de la Litanie de Lorette[2]. Dix grandes fenêtres éclairent la nef, cinq de chaque côté, séparées par des fresques illustrant des scènes de la Passion. La contre-façade est dominée par une grande fresque représentant la Crucifixion,peinte par Giovanni Battista Ricci de Novare en 1613.

 


[1] Site RomaSegreta. Trevi - Via del Corso.

[2] La litanie de Lorette serait une prière vocale caractérisée par la répétition psalmodiée de demandes d’intercession, « Priez pour nous », adressées à la Vierge Marie.

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