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Notes d'Itinérances
4 octobre 2022

Castro Pretorio / Piazza della Repubblica (9/15). Le Musée National Romain

Le grand cloître dit « de Michel-Ange » - Le palais Massimo alle terme

 

 

Les thermes de Dioclétien ont subi de nombreuses modifications et aménagements : hangars, écuries, église, cloître, grenier à céréales, magasin à huile et carrière de matériaux ! En 1889, un accord est trouvé entre le gouvernement et la municipalité de Rome pour que les thermes accueillent le Musée National Romain créé afin de conserver la collection archéologique la plus importante du monde, issue de collections privées et de découvertes récentes. Le grand cloître des Chartreux servait déjà de magasin où l’on entreposait les antiquités. La collection est actuellement éclatée sur quatre sites : les thermes, le Palazzo Massimo, le Palazzo Altemps et la crypte Balbi. L’entrée des thermes est située piazza dei Cinquecento (des Cinq-cents), en face de la gare de Termini. Le grand cloître (photo), qui aurait été imaginé par Michel-Ange, fut construit vers 1565 au sein des thermes de Dioclétien. Ses arcades de 80 mètres de côté et composées, dit-on, de cent colonnes abritent stèles, sarcophages et statues antiques.

 

« Au milieu du cloître s’élèvent quatre cyprès. Cet arbre noir et silencieux, que le vent même agite difficilement, n’introduit pas le mouvement dans ce séjour. Entre les cyprès, il y a une fontaine d’où sort un peu d’eau que l’on entend à peine, tant le jet en est faible et lent ; on dirait que c’est la clepsydre qui convient à cette solitude, où le temps fait si peu de bruit » [1] .

 

Dans les arcades Nord-ouest, subsiste la structure si particulière des cloîtres des Chartreux : huit petites maisonnettes, avec leurs jardins, dans la solitude desquelles les Chartreux dorment, mangent, travaillent, méditent et prient isolément. Les arcades du grand cloître assurent la circulation, à l'abri des intempéries, entre maisonnettes et vers les lieux communs, petit cloître, église, réfectoire, chapitre. Le musée des thermes a connu une rénovation récente qui permet certes de voir des stèles funéraires, des sarcophages, mais surtout d’aborder quelques thèmes particuliers : la naissance de la civilisation du Latium, la naissance et la diffusion de l’écriture latine.

 

Une autre partie de la fabuleuse collection d’antiques a été installée de l’autre côté de la piazza dei Cinquecento, dans le Palazzo Massimo alle Terme, un édifice quadrangulaire construit de 1883 à 1887 par l'architecte Camillo Pistrucci sur le « modèle des palais de la Renaissance romaine ». Il est bâti sur l'emplacement du Palazzo delle Terme du cardinal Felice Peretti, futur Sixte Quint (1585 / 1590) passé ensuite à la famille Massimo. Le jésuite Massimiliano Massimo a fait détruire le palais du XVIe siècle, richement décoré, pour bâtir ce nouvel édifice qui devint le collège des Jésuites jusqu'en 1960. En 1981, l'État italien s’est porté acquéreur du bâtiment pour assurer l’exposition de ses très riches collections. 

 

J’avoue avoir été logé à de nombreuses reprises à proximité du Palazzo Massimo alle Terme et être passé mille fois devant en l’ignorant superbement ! C’est que les copies architecturales fin XIXe, pseudo-quelque-chose, grecques, romaines, romanes, gothiques, Renaissance, classique et pire, le tout mélangé, dont cette fin de siècle s’est rendue gravement coupable me hérissent au plus haut point. Cette grande bourgeoisie de nouveaux riches, façon Trump, manquait de goût, bornant ses ambitions culturelles à l’imitation des siècles passés, sachant seulement rajouter de la surcharge décorative là où il n’y en avait nul besoin ! 

 

Bref, j’avais tort néanmoins, car si le coffret est sans génie, son contenu est extraordinaire. Une perle dans une huitre ! Non seulement la muséographie est agréable mais les œuvres présentées sont de très grande qualité, notamment l’étage consacré aux mosaïques et peintures murales. Frustré suite à une visite à Pompéi où les principales villas étaient fermées et le site dans un état de dégradation scandaleux, il est possible d’admirer ici les décorations de maisons romaines dont les pièces d’habitation ont été reconstituées. Les motifs, les couleurs, les paysages ou les scènes représentées manifestent d’une grande inventivité et j’en viens à penser que les peintres Romains de l’antiquité étaient de bien meilleurs artistes que les sculpteurs, un peu besogneux, qui reproduisaient à l’envie des œuvres grecques.

 


[1] Germaine de Staël. « Corinne ou l'Italie ». 1807.

Liste des promenades dans Rome et liste de la promenade Castro Pretorio / Piazza de la Repubblica

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