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Notes d'Itinérances
13 août 2014

Sri Lanka, l'ïle dont on rêve (31/37). Séquence « Emotion forte » à Uda Walawe.

L’éléphant sauvage n’est pas nécessairement placide et débonnaire

 

 

Une visite dans une réserve naturelle remet les choses à leur juste place : c’est gros un éléphant, très gros, parfois imprévisible, pas toujours débonnaire et difficilement comparable avec une grosse peluche.

 

La visite de la réserve s’effectue dans une voiture tout terrain, d’un modèle japonais plutôt ancien, dont l’arrière est ouvert et comporte des banquettes transversales. Ce n’est pas très confortable, d’autant que la suspension du véhicule est plutôt très dure, mais cela donne un goût « d’aventure » exceptionnelle à la promenade.

 

Nous n’avons pas fait plus de 500 mètres une fois passée la porte de la réserve que déjà le guide du Parc qui nous accompagne nous signale des éléphants. On distingue en effet dans la grande plaine herbeuse des masses grisâtres à une distance de quelques centaines de mètres. Nous nous levons, tout excités à l’idée de pouvoir observer ces pachydermes et constatons alors qu’un magnifique éléphant, avec de courtes défenses, nous barre la route ! C’est un jeune mâle solitaire, d’une vingtaine d’années.

 

Arrivés à une dizaine de mètres, le chauffeur arrête le véhicule car la bestiole ne semble pas être prête à nous laisser le passage. Pire, elle manifeste son mécontentement car nous foulons son territoire. L’éléphant décline alors tous les signes de sa plus vive réprobation : il souffle, agite les oreilles, barrit. Le chauffeur attend qu’il se calme et veuille bien dégager le passage et s’éloigner. Mais c’est que l’animal ne l’entend pas de cette oreille. Il campe sur ses positions.

 

Le chauffeur essaye de forcer le passage en douceur. A chaque fois que le véhicule avance d’un mètre ou deux quand l’éléphant semble s’écarter de la piste, celui-ci revient aussitôt sur la piste, face à la voiture, et recommence ses tentatives d’intimidation, ce qu’il réussit parfaitement d’ailleurs ! Nous sommes très impressionnés et avons beaucoup moins envie d’aller chatouiller ces grosses bêtes que nous préférerions voir d’un peu loin, d’assez loin même, espérant qu’en appuyant sur l’accélérateur nous puissions partir bien vite. Mais là, pas moyen, la bête reste au milieu de la piste !

 

Finalement, en grognant et roumegant [1], il semble vouloir s’écarter et le chauffeur en profite pour essayer de passer. Mais cette tentative de coup de force ne plaît pas du tout à notre jeune mâle qui nous le fait savoir en avançant résolument sur la voiture, toujours en barrissant et secouant sa trompe. Dans la voiture c’est le sauve qui peut général, notre accompagnateur s’aplatit sous le tableau de bord, nous au fond du pick-up, le plus loin possible de la bête et nous nous attendons à être renversés, écrasés par le mastodonte quand, très calmement, mais à forte voix et très autoritairement, le guide s’adresse à l’éléphant. L’animal s’arrête à vingt centimètres de la voiture, râle, grogne, proteste, mais finit par s’écarter et s’éloigner tout doucement.

 

Que lui a dit le guide du Parc ? Mystère, nous ne le saurons pas ayant omis d’interroger notre accompagnateur à ce sujet. Mais l’essentiel, somme toute, c’est que cela ait été efficace ! A moins de supposer que la scénette ait été une attraction longuement préparée et répétée, incluse dans le prix du billet et visant à impressionner le touriste.

 

Après l’alerte, la visite continue. Mais notre fille est toute pâle et refuse d’aller plus loin. Elle qui voulait tellement approcher les éléphants, ne veut plus les voir ! Mon épouse et moi jouons un peu les matamores pour ne pas perdre la face devant le guide et les chauffeurs, mais nous ne sommes pas plus rassurés qu’elle et devons être tout aussi pâlots. Bref, nous retournons la déposer à l’entrée du parc, puis reprenons la visite, passant une nouvelle fois auprès d’éléphants broutant calmement au bord du chemin. Vu de très près, c’est quand même une très grosse bête, heureusement ils ne bronchent pas. Il n’empêche, nous écourtons un peu la visite au prétexte que nous avons laissé notre fille seule.

 

Un nouveau safari pour voir des éléphants ? Ce sera pour une autre fois, de préférence dans une visite organisée avec un char d’assaut ou un hélicoptère.

 


[1] On pourrait croire que tout le monde roumègue au Sri Lanka ! Ce serait oublier la gentillesse de ses habitants !

 

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