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Notes d'Itinérances
20 juin 2022

Parione - Entre Campo dei Fiori et Place Navone (16/21). La Chiesa Nuova et l’oratoire des Philippins.

L’église de la « Madonna Vallicelliana » et de saint Philippe Neri

 

 

Dès le XIIIe siècle existait à l'emplacement de l'actuelle Chiesa Nuova une église consacrée à la nativité de la Vierge. Après une période d'abandon, le Pape Sixte IV della Rovere (1471 / 1484) fit restaurer l’église pour le Jubilé de 1475, remplaçant les colonnes par des piliers. Au XVIe, il y était conservé une image miraculeuse de la Vierge, la « Madonna Vallicelliana ». Cette fresque du XIVe siècle, initialement placée sur la façade d'un bain public de la rue Parione, s’était mise à saigner en 1535 après avoir été frappée par un caillou. 

 

En 1551 saint Philippe Néri (1515 / 1595) fonde la « Congrégation de l'Oratoire » et le pape confie l’église, laquelle n'était plus en bon état, à la nouvelle congrégation. Sur un projet de Giacomo della Porta, elle fut restaurée une nouvelle fois entre 1594 et 1617. Les chapelles latérales ont été ouvertes pour compléter la nef centrale de nefs latérales. La façade fut édifiée entre 1594 et 1605 selon un projet de Fausto Rughesi ; une façade très sobre, à deux étages, décorée de pilastres en faible relief, mais complétée de corniches, de colonnes entourant le portail et la fenêtre supérieure, plus accentuées lui donnant une certaine dynamique. L’intérieur n’est pas aussi sobre et élégant [1] ! La voûte, la coupole et l'abside, originellement blanchies selon la volonté de saint Philippe Neri, furent ornées de fresques par Pierre de Cortone entre 1647 et 1666, et les surfaces reçurent une riche décoration baroque, assez lourde, avec marbres colorés, cartouches, angelots, stucs et balcons de bois dorés. Trois tableaux peints en 1608 par Paul Rubens (1577 / 1640) ornent le maître-autel. Au centre, dans une décoration sur ardoise de cercles concentriques d'anges et de putti, une Vierge à l'Enfant bénissant peinte sur une plaque de cuivre (photo). Cette image, visible en semaine, coulisse grâce à un système de cordes et de poulies pour faire apparaître, du samedi soir au dimanche soir, l’image miraculeuse de la « Madonna Vallicelliana ». De chaque côté du maître-autel, formant triptyque, à gauche, les saints Grégoire le Grand, Papas et Maurus et, à droite, sainte Domitille avec les deux serviteurs qu’elle convertit, Nereo et Achille. L’église possède des reliques de ces saints. 

 

A gauche de l’église Santa Maria in Vallicella, l'Oratoire des Philippins. Les frères de la congrégation de l'Oratoire organisèrent, en 1637, un concours pour en choisir l’architecte. En signe de modestie la Congrégation avait exigé que ni marbre ni travertin ne soient utilisés pour la décoration du bâtiment, mais souhaité que le bâtiment conserve une apparence imposante à côté de la façade de la Chiesa Nuova. Ils choisirent Borromini comme architecte à l’issue d’une seconde commission compte-tenu de la fonctionnalité de la distribution entre chapelle, sacristie et bibliothèque. Le corps principal de la façade, légèrement concave, est divisé verticalement en cinq travées par des rangées superposées de pilastres et horizontalement en deux niveaux par des deux corniches à ressauts au relief accentué. Dans la partie médiane, une opposition est faite entre le niveau inférieur, marqué par une légère avancée convexe, et la niche concave à faux caissons du niveau supérieur. Au sommet, le tympan, en adoptant lui-même une forme à la fois curviligne et pointue à son sommet, accentue le mouvement concave et dynamique de la façade.

 

« Borromini renouvelle plus complètement la typologie traditionnelle en construisant sa façade sur un mouvement plus complexe, convexe concave, et ce qui était jeu plastique devient forme symbolique, image de l’église accueillante ouvrant ses bras aux fidèles » [2].

 

Le bâtiment abrite la bibliothèque Vallicelliana, une des plus belles salles de bibliothèque.

 

Sur la place, la fontaine, dessinée par Giacomo della Porta en 1581, était à l'origine située  au campo dei Fiori. Elle était composée d'une coupe ovale en marbre blanc et fut baptisée « la terrine » par les Romains. Excédé par le fait que les commerçants du marché faisait rafraîchir leur légumes dans la vasque et y laissaient leurs ordures, le pape Grégoire XV Ludovisi (1621 / 1623) fit poser, en 1622, un « couvercle » en travertin dominé d’une boule. Les Romains la dénommèrent désormais « la soupière » compte-tenu de sa forme ! Elle fut installée devant la Chiesa Nuova en 1924.

 


[1] Romanchurches. Santa Maria in Vallicella.

[2] Dictionnaire des Architectes. Claude Mignot. « Borromini (1559-1667) ». 2016.

 

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