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Notes d'Itinérances
28 juillet 2014

Sri Lanka, l'ïle dont on rêve (15/37). Elections présidentielles.

Elections et violences interethniques - Un affichage envahissant - Une histoire pleine de bruits et de fureurs

 

 

Le début de notre voyage correspond aux derniers jours de la campagne pour les élections présidentielles. La veille de notre arrivée, le 19 décembre, lors du dernier meeting électoral de la Présidente sortante, Madame Chandrika Kumaratunga, une terroriste tamoule a fait exploser une bombe qu’elle portait sur elle faisant 21 morts et une soixantaine de blessés dont la Présidente et quelques-uns uns de ses ministres. Un autre attentat a fait 12 morts dans un rassemblement électoral du parti libéral au Nord de la capitale.

 

L’histoire récente du Sri Lanka depuis l’indépendance de l’île, le 4 février 1948, est pleine de bruit et de fureur. Deux Présidents de la République ont été assassinés dont le propre père de la Présidente actuelle par des militaires en 1959, ainsi que son mari en 1988.

 

Ancienne colonie anglaise, Ceylan accède à l’indépendance sous la forme d’un Royaume, celui de la couronne britannique, membre du Commonwealth, avec un parlement élu au suffrage universel. Don Stephen Senanayake, le fondateur de « l'United National Party » est alors nommé premier ministre. Quand il meurt accidentellement en 1952, son fils, Dudley, lui succède.

 

En 1956, premier changement d’orientation, Solomon Bandaranaike, le fondateur du « Sri Lanka Freedom Party », remporte les élections avec l'appui du parti de gauche, le « Lanka Sama Samaja Party », mais il est assassiné le 25 septembre 1959. Suivent alors une série d’alternances gouvernementales entre les deux grands partis : en 1965, c’est l'UNP qui sort vainqueur des élections, mais en 1970, l’opposition comprenant le SLFP, le LSSP et le Parti communiste, regroupée dans un Front uni de gauche, accèdent au pouvoir. La coalition de gauche, en proclamant la création de la « République démocratique socialiste de Sri Lanka » en 1972, sort le Sri Lanka de la couronne britannique et fonde un régime républicain. Madame Simarivo Bandaranaike, veuve de Salomon Bandaranaike, devient la première femme Premier ministre au monde.

 

En 1971, le Front de libération du peuple (JVP) déclenche une insurrection populaire, durement réprimée par le gouvernement. Nouveau changement en 1977, l’UNP reprend le pouvoir après l’effondrement de la gauche qui perd toute représentation parlementaire. L’UNP institue, le 3 février 1978, un régime de type présidentiel sur le modèle français, avec un Président élu au suffrage universel direct. Il libéralise l'économie, abandonne le monopole de l’Etat sur plusieurs secteurs de l’économie dont les transports routiers, crée des zones franches, appelle les capitaux étrangers et développe l’agriculture au travers de grands projets d’aménagement hydraulique tel celui du fleuve Mahaveli Ganga au centre-est de l’île.

 

En 1987 / 88 de nouvelles violences anti-gouvernementales du JVP se déclenchent dans toute la partie cinghalaise de l'île avec des attentats perpétrés contre les partisans de l’accord de 1987 avec l’Inde. Suite au résultat des élections présidentielles de décembre 1988, puis des élections législatives de février 1989, confirmant l'UNP au pouvoir, bien qu’elles se soient déroulées dans une atmosphère de tension et de fraude avec des taux d’abstention record, le gouvernement anéantit le JVP dans un bain de sang en décembre 1989. S’appuyant sur des escadrons de la mort, les militants du JVP, les défenseurs des droits de l’homme, les intellectuels sont assassinés. La terreur fera plusieurs dizaines de milliers de victimes dans le sud du pays.

 

Au cours du défilé du 1er mai 1993, le Président lankais est assassiné, vraisemblablement par les Tigres Tamouls, mais la stabilité politique sera néanmoins préservée avec l'élection, comme Président, de son ancien Premier ministre. Celui-ci n’arrivera pas à maîtriser une situation politique difficile.

 

Nouveau retournement de situation en 1994, les partis d'opposition remportent la victoire, détrônant l'UNP au pouvoir depuis 17 ans. Cette victoire est confirmée, en décembre 1994, avec l’élection présidentielle. Madame Chandrika Kumaratunga, fille de Mme Bandaranaike qui redevient Premier ministre, est élue présidente de la République avec une forte majorité de 62% des voix. Le nouveau gouvernement s'engage à poursuivre le programme de réforme économique amorcé depuis 5 ans[1]

 

[1] Suite à la fuite et à la démission du président de la République lors de la grave crise économique que traverse le pays en 2022,  l'UNP est de retour à la présidence aux élections de juillet 2022.

 

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