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Notes d'Itinérances
7 août 2014

Sri Lanka, l'ïle dont on rêve (25/37). Les "théières".

Le thé de Ceylan - Récolte et traitement - Qualités des thés et altitude

 

 

Les montagnes du Sud de l’île sont le domaine quasi-exclusif de la culture du thé. Le Sri Lanka possède 2 200 km2 de plantation de thé faisant de ce petit pays le troisième producteur mondial après la Chine et l’Inde, mais le premier exportateur. Le thé représentait environ 20% des exportations et faisait vivre six millions de personnes, près du tiers de la population du pays. Mais, ces dernières années, le poids du thé dans la production nationale, comme dans les exportations, aurait tendance à baisser, d’une part avec le développement d’autres productions, notamment les textiles, et d’autre part avec la baisse des cours du thé.

 

Le thé est un petit arbuste, de la famille des camélias, taillé quand il est cultivé, mais qui peut atteindre plusieurs mètres de hauteur à l’état sauvage. Les plants de thé du Sri Lanka ne dépassent pas 1m à 1m50. Les montagnes du Sud de Ceylan lui offrent des conditions climatiques idéales, car le thé est à la fois exigeant en température, il très sensible au gel, et en humidité, il exige un minimum de 1 250 mm d’eau par an. Les montagnes, couvertes de plants de thé, bien alignés tant en longueur qu’en hauteur, paraissent parfaitement peignées. A distances régulières, des caniveaux de pierre, cimentés, récupèrent les eaux d’écoulement de surface pour éviter tout phénomène de ruissellement et d’érosion. Entre les rangs, le sol est parfaitement propre, débarrassé de toutes plantes adventices. Certaines plantations, sans que l’on en ait compris la cause, sont arborées. Est-ce pour faciliter l’ancrage des sols ? Est-ce pour offrir de l’ombre aux plants de thé ? Les plants sont constamment taillés, notamment par la cueillette du bourgeon et des deux dernières feuilles de chaque nouvelle pousse, pour ne pas dépasser la taille des cueilleuses. Régulièrement, tous les plants d’une parcelle sont émondés, très près du sol, comme pour l’entretien d’une haie, mais un plant de thé peut vivre une centaine d’années.

 

Les propriétés sont généralement de grands domaines privés, héritées des plantations britanniques qui, nationalisées dans les années 70, furent gérées par l’Etat pour être ensuite privatisées au début des années 90. Les cueilleuses coupent avec les doigts le bourgeon terminal de chaque pousse et les deux premières feuilles. Elles avancent dans les rangs en plaçant sur les sommets des plants une baguette de bois qui détermine la zone que chacune d’entre elle va cueillir. Elles conservent dans le creux de la main les dernières feuilles récoltées, puis les lancent par-dessus l’épaule dans un sac suspendu dans leur dos. La récolte est ensuite conduite auprès d’une fabrique. Ce sont toujours des femmes qui sont chargées de la cueillette, le plus souvent d’origine tamoule. Au vu de la pauvreté des villages, maisons de torchis aux toits de tôles, le travail de cueillette ne doit pas être très bien payé.

 

Le traitement du thé est relativement simple et exige peu de manipulations. Les fabriques sont des bâtiments de plusieurs étages dans lesquels le circuit du thé est organisé du haut vers le bas. Les jeunes pousses sont montées au dernier étage où elles sont placées sur des claies pour être séchées grâce à une ventilation d’air. Une fois séchées, les feuilles sont jetées par des trappes vers l’étage inférieur où elles sont finement coupées. Le thé noir est issu d’un traitement particulier : une mise en fermentation pendant une durée d’une à deux heures. Le thé est disposé sur une surface de ciment, sur une épaisseur d’une vingtaine de centimètres et il est soumis à l’influence d’un air frais et humide qui déclenche la fermentation. Le lit de feuilles humidifiées est retourné régulièrement. Après cette phase de fermentation, les feuilles sont alors descendues encore d’un étage pour être grillées, puis triées et enfin mises en sachets. Le nombre de manutentions comme les technologies utilisées sont donc relativement simples.

 

Le Sri Lanka produit trois catégories de thés. Les meilleurs sont ceux de la région de Nuwara Eliya. Les plants poussent moins vite en altitude et la récolte n’a lieu que tous les neuf à douze jours. Les feuilles de thé qui en sont originaires reprennent une couleur verte à l’infusion. Ces thés ont la réputation d’avoir une couleur ambrée dont le goût fleuri rappelle celui du jasmin. Seconde catégorie, les thés dits de la province d’Uva, plus au Sud et de moyenne altitude (entre 600 et 1 200 mètres). Soumis à une saison de vents secs, ils sont réputés plus moelleux, plus ronds mais plus corsés, avec une couleur cuivrée. Enfin, les thés de la région de Dambulla, zone de faible altitude, plus arrosée, poussent plus rapidement et la récolte a lieu tous les cinq à sept jours. Ces régions donnent des thés très corsés et plus astringents, avec des infusions de couleur brun clair.

 

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