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Notes d'Itinérances
25 mars 2023

Rome, étrange et curieuse (14/45). Rione Parione – 10/ Santa Maria in Valliccella – Corso Vittorio Emanuele.

Eclipse d'image miraculeuse en semaine !

  

 

Dès le XIIIe siècle, existait à l'emplacement de l'actuelle Chiesa Nuova une église consacrée à la nativité de la Vierge, Santa Maria in Vallicella. Après une période d'abandon, le Pape Sixte IV della Rovere (1414 / 1484) fit restaurer l’église pour le Jubilé de 1475, remplaçant les colonnes par des piliers. Au XVIe siècle, il y était conservé une image miraculeuse de la Vierge, la « Madonna Vallicelliana ». En 1535, cette fresque du XIVe siècle, initialement placée sur la façade d'un bain public dans une rue du quartier de Parione, appelée « di Pozzo Bianco » s’était mise à saigner après avoir été frappée par une pierre et devenant ainsi un objet de culte. En 1574, la fresque avait été détachée et confiée au recteur de l'église in Vallicella et conservée dans la sacristie.

 

En 1551 saint Philippe-Néri (1515 / 1595) fonde la « Congrégation de l'Oratoire » et le pape confie, en 1597, à la nouvelle congrégation l'église in Vallicella laquelle n'était plus en bon état. Sur un projet de Giacomo della Porta l’église fut restaurée une nouvelle fois entre 1594 et 1617. Les chapelles latérales ont été ouvertes pour compléter la nef centrale de nefs latérales. Enfin, la façade fut édifiée entre 1594 et 1605 selon un projet de Fausto Rughesi ; une façade très sobre, à deux étages décorés de pilastres en faible relief, mais complétée de corniches, de colonnes entourant le portail et la fenêtre supérieure, plus accentuées lui donnant une certaine dynamique. L’intérieur n’est malheureusement pas aussi sobre et élégant. La voûte, la coupole et l'abside, originellement simplement blanchies selon la volonté de saint Philippe Néri, furent ornées de fresques par Pierre de Cortone entre 1647 et 1666, mais surtout l’ensemble des surfaces reçut une très riche décoration baroque avec marbres colorés, cartouches, angelots, stucs et balcons de bois dorés, assez lourde et dégoulinante. 

 

Trois tableaux peints en 1608 par Paul Rubens (1577 / 1640) ornent le maître-autel. Au centre dans une décoration sur ardoise, comprenant des cercles concentriques d'anges et de putti, une Vierge à l'Enfant bénissant, est peinte sur une plaque de cuivre dans un oculus. Cette image est visible en semaine car, du samedi soir au dimanche soir, c’est l’image miraculeuse de la « Madonna Vallicelliana » qui apparaît dans l’oculus. Grâce à un système de cordes et de poulies, la peinture de Rubens est descendue laissant apparaître derrière elle l’image miraculeuse. Inversement, en remontant, elle masque l’icône (photo)[1]. De chaque côté du maître-autel, formant triptyque, deux autres œuvres de Rubens avec la représentation des saints Grégoire le Grand, Papas et Maurus (à gauche) et sainte Domitille accompagnée de ses deux serviteurs Nereo et Achille qu’elle convertie (à droite. Rubens a séparé les deux panneaux latéraux du triptyque du panneau central, lequel est placé sur le maître-autel de l’église. Les panneaux latéraux sont orientés vers la peinture centrale de façon que les regards de Saint Grégoire le Grand se dirigent vers l’image miraculeuse.

 

A gauche de l’église Santa Maria in Vallicella, l'Oratoire des Philippins. Les frères de la congrégation exigèrent que ni marbre ni travertin ne soient utilisés pour sa décoration, mais en souhaitant que le bâtiment conserve une apparence imposante à côté de la façade de l'église. Borromini a imaginé une façade, légèrement concave, divisée en cinq travées par deux rangées superposées de pilastres. Elle est découpée horizontalement en deux niveaux avec deux corniches à ressauts aux reliefs accentués. Au milieu, une opposition est faite entre le niveau inférieur, marqué par une avancée convexe, et la niche concave du niveau supérieur. Au sommet, le tympan d’une forme curviligne et pointue à son sommet, accentue le mouvement dynamique de la façade.

 

La fontaine située devant l’église était à l'origine placée au Campo dei Fiori et ne comprenait qu'une coupe ovale en marbre blanc dessinée en 1581 par Giacomo della Porta. Le pape Grégoire XV y a fait ajouter, en 1622, un couvercle en travertin pour empêcher les marchands d’utiliser la fontaine pour garder au frais les fruits, les légumes et les fleurs, et en y abandonnant aussi leurs détritus ! La fontaine ressemble désormais à une soupière et les Romains l’ont baptisé « la Terrina ». 

 


[1] Aujourd’hui le mécanisme est motorisé et mis en œuvre par une télécommande !

 

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