Trastevere et Lungaretta (15/19). La Piazza di San Calisto.

Une place et un bar très populaires 

Sur la gauche de Santa Maria in Trastevere, la place San Calisto tire son nom de l'église qui s'y trouve, construite avec le Palazzo di San Calisto à l’emplacement de la maison où le pape Calixte Ier (217 / 222) s'est retiré pour prier et échapper aux persécutions d'Alexandre Sévère. Capturé, il aurait été jeté par la fenêtre puis noyé dans le puits du jardin de l'ancien couvent de San Calisto. La structure d'origine était un petit oratoire transformé en église en 741, reconstruite au XIIe siècle, restructurée par Calixte III au XVe siècle, restaurée au XVIIe [1].

La façade de l'église comprend deux niveaux ; le niveau bas, plus décoré, avec deux fausses fenêtres encadrées de pilastres et flanquant le portail, le niveau supérieur avec une grande fausse fenêtre centrale, encadrée de deux volutes latérales et surmonté d’un fronton triangulaire avec les armoiries de Paul V Borghèse. L'intérieur est à nef unique, de cinq travées, avec une très petite chapelle de chaque côté ; dans la chapelle de droite, les deux anges de marbre qui soutiennent un retable représentant « S. Mauro Abate » sont attribués au Bernin. À droite de l'autel se trouve une petite porte qui ressemble à une porte de placard… elle débouche sur le puits de San Calisto, dont la tête de puits principale se trouve de l'autre côté de la paroi. Il contient encore de l'eau.

En face de l’église, au n°9, le bâtiment rose est le Palazzo Dal Pozzo, construit dans la première moitié du XVIIe siècle. Cassiano Dal Pozzo, était l’un des membres de l'Accademia dei Lincei (l’Académie des Lyncéens), la plus ancienne académie scientifique d’Europe, fondée en 1603. Le bâtiment comprend trois étages avec une élévation du XIXe siècle et un portail majestueux surmonté d'un balcon soutenu par deux fortes étagères portant les armoiries de Dal Pozzo. 

À gauche, le Palazzo Farinacci du XVIe siècle, abrite le bar de San Calisto. Le palais comprend trois étages avec chacun cinq fenêtres. Le juriste Prospero Farinacci (1554 / 1618) vécut dans le palais ; il était connu pour avoir défendu, en 1585, Roberto Altemps, fils du cardinal Marco Sittico Altemps, condamné à mort et décapité en 1586, pour avoir violé une jeune fille (voir le mémorial de Roberto Altemps à Santa Maria in Trastevere). Il n’eut pas plus de chance dans la défense de Béatrice Cenci en 1599 ! Mais, dans un cas comme dans l’autre, les compétences de Prospero Farinacci ne sont pas nécessairement en cause car, dans ces deux procès, les papes, Sixte Quint Peretti, puis Clément VIII Aldobrandini, réglaient aussi quelques petites affaires personnelles. Comme magistrat, Prospero Farinacci était connu pour sa sévérité dans l'application des peines notamment envers les homosexuels. En 1595, Il fut lui-même accusé de sodomie par un adolescent de seize ans qui avait avoué. Le scandale était énorme, mais le garçon se serait rétracté (sous la torture !) et Clément VIII gracia Farinacci… 

« Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements de cour vous rendront blanc ou noir » [2].

Vers 11 heures, les habitués se retrouvent au bar San Calisto pour y jouer aux échecs ou aux cartes. « Connu pour son charmant décor italien et ses boissons à prix dérisoire, ce bar se démarque avant tout pour son multiculturalisme : pas de distinction d’âge, de religion, de classe sociale » [3]. Il doit aussi être connu pour le prix imbattable de ses consommations, 1€ le capuccino (2022) !

Un arc (arco di San Calisto) permet de relier le palais Farinacci au palais Cavallieri dont l’entrée principale est sur la place Santa Maria in Trastevere. C’est un bâtiment du XVIe siècle avec une élévation du XIXe siècle. L’arc ouvre la via di Arco di San Calisto avec, à droite, au n°43, la plus petite maison de Rome, laquelle comprend deux niveaux avec un escalier extérieur et, sur la façade, un petit sanctuaire avec une Madonelle du XVIIIe siècle.

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[1] Site RomaSegreta. « Trastevere - Piazza di San Calisto ».

Site RomanChurches « San Calisto ». 

[2] Jean de La Fontaine. « Fables, Les Animaux malades de la peste ». 1678.

[3] Karine Gauthey. « San Calisto ou le calice romain authentique et à très bas prix ». Lepetitjournal.com. 23/07/2020.

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