Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Notes d'Itinérances
19 juin 2021

Toscane - Révolutions florentines (13/16). Résistance autour du Monte Giovi.

Un commandement unifié des mouvements de partisan

 

 

Aux limites nord-est de la ville de Florence, commence une zone accidentée, assez sauvage, de collines couvertes de forêts denses de châtaigniers et de hêtres. Elles constituent les contreforts de l’Apennin toscan séparant les régions Toscane et Émilie-Romagne. Ces collines montagneuses s’étendent sur les communes de Pontassieve, Rufina, Dicomano, Vicchio et Borgo San Lorenzo et représentent l'extrémité orientale de la crête qui sépare la petite région du Mugello, de celle du bassin du Val d’Arno et de la basse vallée de la Sieve. Le Monte Giovi, avec ses 992 mètres d'altitude, en est le sommet principal. Les versants les mieux exposés et les points bas des collines accueillent des cultures d’oliviers, de vignes et de céréales.

 

A seulement quelques kilomètres de Florence et de l’artère italienne principale qui irrigue le pays du Nord au Sud, cette zone de montagnes couvertes de forêt accueillit des maquis de résistants et connu de nombreux affrontements pour la libération nationale en 1943 / 1944. Elle a donné lieu à la constitution du « Parco Culturale della Memoria » [1].

 

A Pontassieve, l’arrestation de Mussolini et la fin du gouvernement fasciste, le 25 juillet 1943, sont accueillis avec joie par la population. Un comité local de libération nationale (CLN) est formé, dans lequel sont représentés les principales tendances politiques, démocrates-chrétiens, communistes et socialistes. Le 8 septembre, l’Italie met fin aux opérations militaires ; les Italiens apprennent que le gouvernement italien a signé, séparément de l’Allemagne, un armistice avec les Alliés anglo-américains. Cet Armistice entraîne l’invasion de la moitié Nord du pays par l’armée allemande. Dans la gare de Pontassieve, un train abandonné par les troupes italiennes en débandade est pillé par la population, les armes récupérées et distribuées aux jeunes hommes qui se cachent dans les montagnes environnantes pour échapper aux rafles allemandes. Les troupes nazies arrêtent et déportent 116 hommes vers l'Allemagne, dont 6 mourront dans des camps de prisonniers. 

 

La zone du Monte Giovi devient le centre d’activité des partisans, constitués d’une soixantaine de personnes aidées notamment par la population paysanne du hameau d’Acone. Dix-neuf des partisans mourront au cours d’affrontements avec les nazis.

 

En Toscane, après une série de tensions entre les différents mouvements de résistance (Démocratie Chrétienne, Parti Communiste, Parti Libéral, mouvement Justice et Liberté…), toutes les composantes antifascistes ont finalement formé un commandement partisan unifié, pour passer à l'attaque en coordination avec l'avance des Alliés au nord de Rome. A Florence, les premiers affrontements ont eu lieu au sud de la ville, le 28 juillet 1944, entre les partisans et l'arrière-garde des parachutistes allemands. Dans leur retraite, les armées allemandes ont fait sauter tous les ponts sur le fleuve à l'exception du Ponte Vecchio. 

 

Suite à la décision de nombreuses sections de carabiniers de rentrer dans la résistance, la brigade de Fiesole prit contact avec la Brigade V des Brigades Rosselli, le bras armé du mouvement Justice et Liberté. La contribution des carabiniers de Fiesole consistait à collecter des informations, à fournir des armes et des provisions, à participer à des actions de sabotage. Le 29 juillet, dans les collines aux alentours de Fiesole, un accrochage a lieu avec les nazis qui capturent et fusillent un civil et un carabinier. Le 11 août, les carabiniers de Fiesole décident de rejoindre la Résistance armée, mais trois d’entre eux n’arrivent pas à passer les barrages allemands et se cachent dans les vestiges du théâtre romain. Le 12, les Allemands menacent de fusiller dix civils de Fiesole s’ils ne se rendent pas. Contactés par le chancelier de la Curie épiscopale de Fiesole et par le secrétaire municipal, les trois carabiniers décident de se rendre pour sauver la vie des otages et sont immédiatement fusillés par les nazis.

 

Commencée le 11 août 1944, la libération de Florence se terminera le 1er septembre avec la prise de Fiesole et Sesto Fiorentino.

 


[1] Le parc culturel Monte Giovi a été créé en 2008 pour commémorer les événements qui ont eu lieu dans cette région de la province de Florence, entre 1943 et 1944, et qui ont vu la formation des premières brigades de partisans.

 

Liste des articles sur Florence

Télécharger le document intégral

Commentaires
Visiteurs
Depuis la création 990 004
Promenades dans Rome