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Notes d'Itinérances
28 mai 2021

Toscane - Révolutions florentines (2/16). Renaissance florentine.

Un gouvernement de marchands

 

 

En 59 avant J.-C, Jules César décide d`établir sur l`Arno une garnison pour les vétérans des armées romaines. La nouvelle ville est appelée Florentia (La Florissante). Les travaux pour sa fondation commencent vers l`an 30 avant J.-C sur le site d`un village préexistant. Sa structure urbaine est caractéristique de celle des villes romaines avec un plan en damier et deux rues principales, l`une en direction est-ouest et l`autre en direction nord-sud. Ce plan en damier est encore parfaitement visible dans le centre historique de Florence, le Duomo occupant le coin nord-est des antiques murailles (photo).

 

Simple bourgade jusqu’au XIIe siècle, Florence prend son essor grâce à des familles de marchands et d’artisans, regroupées au sein du « Popolo », par opposition à la caste de la noblesse [1]. Du XIIe au XIVe siècle, le conflit entre Guelfes, partisans du pape, et Gibelins, partisans de l’empereur Romain germanique, a divisé la ville comme toutes celles d’Italie du nord. Le pouvoir va échapper progressivement aux nobles au profit de la bourgeoisie marchande. Les communes italiennes acquièrent, du pape ou de l’empereur, des droits souverains qui participent à fonder de véritables cités–États. 

 

Fin XIIIe siècle, les corporations de marchands l’emportent définitivement et interdisent aux nobles l’accès aux charges locales. A l’aube du XIVe siècle, avec l’affaiblissement progressif des puissances impériale et papale, se développe une ère de prospérité économique et culturelle qui permettra le développement intellectuel et artistique. L’essor économique s’affirme avec le développement des productions matérielles, des échanges commerciaux et financiers. Le XVe siècle est marqué, en Italie, par l’émergence de riches et puissantes familles comme les Visconti et les Sforza à Milan, les Gonzague à Mantoue, les Este à Ferrare, mais aussi par l'apparition de gouvernements républicains, comme à Venise, Gênes et Florence (avant l’avènement des Médicis au milieu du XVe siècle).

 

« C’est là qu’ont vécu le Dante, Michel-Ange, Léonard de Vinci ! me disais-je ; voilà la noble ville, la Reine du Moyen-Âge ! C’est dans ces murs que la civilisation a commencé… » [2].

 

Le Quattrocento (Quatre-cent, le XVe siècle des Français) est marqué par une évolution économique, sociale, technique, scientifique, culturelle de la société qu’il est convenu d’appeler « la Renaissance ». Cette période sépare le « Moyen-Âge » des « Temps modernes » et elle est influencée par le mouvement humaniste né de la lecture et de la connaissance des textes des poètes, historiens et philosophes de l’antiquité, de la redécouverte des sculptures et des vestiges architecturaux de la Rome antique. Cette re-naissance s’appuie sur la connaissance de la société et des arts de l’Antiquité grecque et romaine et une volonté de retrouver une filiation avec elle, en rupture avec l’art médiéval, l’art des « Goths » qui s’est développé dans le nord de l’Europe. A Florence, de grands chantiers sont alors ouverts, des concours sont lancés : 1401, concours pour la porte nord du baptistère, 1418, concours pour la coupole de Santa Maria del Fiore, 1470, façade de Santa Maria Novella

 

« La mort des maîtres et la destruction des édifices leur firent oublier les bons principes, ils ne s’astreignirent à aucun ordre, à aucune mesure, et employèrent ce mode barbare auquel nous avons donné le nom detudesque. Ils restèrent en possession du terrain jusqu’au moment où surgirent de nouveaux artistes qui adoptèrent une meilleure manière qui se rapprochait un peu de l’antique » [3].

 

Étudier quelques œuvres florentines du Quattrocento permet d’appréhender cette révolution dans la société occidentale, même si la réalité est plus complexe, plus contradictoire, que les ruptures ne sont jamais instantanées et que le nouveau est déjà présent dans l’ancien et inversement !

 


[1] « Histoire de l’art figuratif ». 2010.

[2] Stendhal. « Rome, Naples et Florence ». 1826.

[3] Giorgio Vasari. « Préface ». In « Le vite de' più eccellenti pittori, scultori e architettori ».1568. (« La vie des plus excellents peintres, sculpteurs et architectes »)

 

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