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Notes d'Itinérances
1 avril 2021

Les obélisques de Rome (1/28). Combien d'obélisques à Rome ?

 

 

Rome est la ville du monde qui comporte le plus d’obélisques : treize antiques quand les villes qui en possèdent ne peuvent souvent s’enorgueillir que d’un seul ! A la Renaissance, en détruisant les édifices médiévaux, architectes et bâtisseurs redécouvrent les obélisques antiques qui étaient brisés et enfouis dans le sol. Les treize obélisques antiques romains représentent environ la moitié de tous les obélisques antiques existant dans le monde, toutefois seuls huit sont égyptiens, les cinq autres datent de la Rome antique. Les Romains, ayant trouvé la chose à leur goût, en avaient fabriqué eux-mêmes pour décorer nombre de monuments de la Rome antique [1].

 

L’obélisque des jardins de la villa Celimontana, sur le Caelius, peut être considéré comme le premier obélisque antique à avoir été redressé, mais aussi un des derniers car il a été déplacé dans le jardin où il avait été érigé ! Sixte Quint Peretti (1585 / 1590) en fit dresser quatre : place Saint-Pierre, piazza  del Esquilino, place de Saint-Jean-de-Latran et piazza del Popolo. Ce qui entraîna une véritable « obéliscomania » : Innocent X Pamphili (1644 / 1655) fit ériger celui de la piazza Navona sur la fontaine des fleuves et Alexandre VII Chigi (1655 / 1667) celui de la piazza Minerva sur le « poussin ». Clément XI Albani (1700 / 1721) fit élever celui qui est situé sur la piazza della Rotonda et Pie VI Braschi (1775 / 1799) en fit ériger trois (piazza Montecitorio, piazza del Quirinale et en haut de l’escalier de Trinità dei Monti). Pie VII Chiaramonti (1800 / 1823) fit dresser l'obélisque situé dans les jardins du Monte Pincio. Enfin, Vittorio Emanuele II en fit ériger un petit, le dernier disponible, sur le parvis de la gare de Termini en 1887 (déplacé depuis non loin, viale Einaudi). 

 

Mais une comptabilité générale des obélisques de Rome s’avère néanmoins difficile car l’obéliscomania a continué de frapper et de nouveaux obélisques furent fabriqués et érigés dans la période moderne. Sauf oublis et nouvelles découvertes, on ne compterait pas moins d’une quarantaine d’obélisques modernes imitant ceux des égyptiens ou inspirés par eux : piazza dei Cavalieri di Malta (6 petits, mais d’un seul coup !), villa Torlonia (2), villa Borghese (2) ainsi que dans les jardins Borghese (2) et du Quirinal (1). Au XXe siècle, le régime fasciste a bien évidemment été victime d’une crise d’obéliscomania aigüe avec un obélisque dédié à Mussolini sur le « Foro italico », la stèle géante d’Axoum volée aux Ethiopiens érigée place de la Porte Capena en face du ministère de l’Afrique italienne, la future FAO, et l’obélisque dédié à Guglielmo Marconi dans le quartier de l’EUR, via Christoforo Colombo. Le dernier obélisque fabriqué et érigé date de 1961 quand Balthus, directeur de la Villa Médicis, fit exécuter une copie de l’obélisque qui avait orné les jardins de la villa Médicis mais a été envoyé à Florence en 1790. 

 

La stèle d’Axoum ayant retrouvé son lieu d’origine en 2008 [2], sauf erreur ou omission, cela ferait donc seize obélisques modernes [3], auxquels il conviendrait d’ajouter les vingt-huit obélisques-lampadaires plantés tout au long de la via della Conciliazione (que les Romains appellent « les suppositoires de Mussolini »). Soit un total de 44 obélisques modernes !

 


[1] Places Navone, du Quirinal, de l’Esquilin, de la Trinité des Monts et du jardin du Pincio.

[2] Les gouvernements italiens se résoudront, difficilement et avec mauvaise volonté, à rendre aux Ethiopiens la stèle d’Axoum en application du traité de paix avec les Alliés de 1947.

[3] La sculpture de bronze d’Arnaldo Pomodoro, érigée en 2002, dans le quartier de l’EUR, Piazzale Pier Luigi Nervi, n’est pas une pierre dressée à quatre faces.

 

Liste des promenades dans Rome et liste des articles sur les obélisques de Rome

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